Comment avez-vous vécu les quatre premières semaines à l’ER de sport d’élite ?
Jérôme Kym : Très positif ! Nous sommes un groupe de 59 recrues qui viennent de toutes les disciplines sportives possibles. Je me suis déjà fait des amis avec deux footballeurs et un cycliste. Ce qui me plaît ici, c’est le changement par rapport au quotidien du tennis, qui ne se déroule pratiquement que sur le court et dans la salle de musculation.
Damien Wenger : Jusqu’à présent, le temps a passé très vite, même s’il y a eu quelques moments difficiles. Je considère comme privilège le fait de pouvoir effectuer l’école de recrues à Macolin en compagnie de sportifs d’élite. L’échange entre nous est très intéressant et élargit notre horizon. De plus, cela nous permet d’avoir des heures d’entraînement en plus de nos activités militaires.
Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous habituer aux nouvelles règles de l’armée
Damien Wenger : Au début, j’ai dû par exemple beaucoup me concentrer sur le fait de saluer correctement. De plus, c’était un défi d’apprendre tous les grades et de les reconnaître correctement. Mais au bout de deux ou trois jours, ça allait déjà très bien
Jérôme Kym : Pour être honnête, je n’ai pas eu trop de mal à m’adapter. Il ne m’est par exemple arrivé que très rarement de saluer quelqu’un de manière incorrecte. D’autres ont eu plus de mal.
Ce qui devrait être nouveau pour vous, c’est de recevoir des ordres quotidiens. Comment gérez-vous cela ?
Damien Wenger : Au début, c’était effectivement un peu inhabituel pour moi. Notre officier spécialisé a été assez dur à plusieurs reprises et nous a crié dessus. Maintenant, ça va mieux. On apprend assez vite que cela nous facilite la vie si on exécute les ordres proprement.
Jérôme Kym : Exécuter les ordres ne me pose aucun problème. Je suis plutôt du genre à dire à mes collègues, faisons-le correctement du premier coup, plutôt que de devoir le répéter cinq fois. Cela fonctionne plutôt bien.
Damien, la plupart des supérieurs communiquent avec vous en allemand. Comment cela se passe-t-il pour toi en tant que Romand ?
Les premières semaines, c’était effectivement un peu difficile de comprendre correctement tous les ordres et toutes les informations. Mais j’essaie aussi de voir cet aspect comme positif. Finalement, cela m’oblige quasiment à améliorer mon allemand. Je ne peux qu’en profiter.
Jérôme, tu partages ta chambre avec Damien, entre autres. Inversement, est-ce donc aussi une chance pour toi d’améliorer ton français ?
Heureusement, notre troisième compagnon de chambre parle parfaitement les deux langues, ce qui facilite la communication. Mais sérieusement, je fais de mon mieux pour parler le plus possible en français. Mais parfois, je dois faire attention à ne pas passer à l’anglais avec Damien et les autres Romands.
Qu’espérez-vous pour le reste de votre temps à l’armée ?
Jérôme Kym : Pour moi, ce qui est bien, c’est que je peux maintenant faire quelque chose de différent. Car si je fais tout le temps la même chose, c’est-à-dire que je m’entraîne toujours à la gym par exemple, j’entre dans une sorte de zone de confort. Ce n’est pas facile de s’en sortir. En outre, j’espère que l’on nous comprenne en tant qu’athlètes et qu’il y ait une certaine flexibilité et spontanéité pour que nous puissions nous rendre à un rendez-vous médical important ou autres choses similaires. Mais je pense que c’est possible.
Damien Wenger : Nous avons maintenant aussi des cours sur la gestion d’une carrière sportive. C’est très précieux et utile pour nous, les athlètes. Nous abordons notamment des thèmes comme le sponsoring ou les médias sociaux et la manière dont on peut se construire une « marque personnelle ». En outre, nous avons désormais plus de temps pour nous entraîner après notre formation militaire de base. Nous sommes très privilégiés d’effectuer notre service militaire de cette manière et de pouvoir en tirer autant de bénéfices pour nous personnellement et en tant que sportifs.
Pour conclure : Recommanderiez-vous l’ER pour sport d’élite à des joueurs de tennis plus jeunes ?
Damien Wenger : Honnêtement, je n’étais pas très motivé au début. Mais le temps passe si vite et nous pouvons, comme je l’ai dit, en tirer beaucoup de bénéfices.
Jérôme Kym : C’est à chacun de décider pour soi-même. Pour moi, la décision – que j’ai prise pendant ma rééducation – a été assez simple. Il n’y avait pas d’autre plan qui aurait eu plus de sens à ce moment-là que d’aller à l’ER pour sport d’élite. En tous cas, je ne regrette pas ma décision. C’est cool de rencontrer autant d’autres sportifs.