« Je suis content de pouvoir à nouveau saluer les gens normalement », dit Jakub Paul en riant lorsqu’il raconte ses expériences de l’ER pour sportifs d’élite. Même s’il a dû s’habituer au changement et à la modification de son emploi du temps, le Grison de 24 ans a pu en tirer de nombreux avantages : « Physiquement, j’ai pu très bien travailler pendant l’ER et poursuivre ma préparation à fond pendant sept à huit semaines. Maintenant, je suis en forme pour toute la saison. » Les derniers mois ont également été positifs sur les courts de tennis – en décembre, Jakub Paul a été sacré champion suisse. « Peut-être que le fait de jouer des matchs sans grandes attentes en raison du changement de circonstances m’a aidé. »

« On passe par un développement personnel »

Nalani Buob ne voudrait en aucun cas manquer l’expérience de l’ER pour sportifs d’élite : « Je peux certainement recommander l’ER, on y fait définitivement un développement personnel. » Jusqu’à présent, elle ne s’était jamais sentie particulièrement à l’aise avec beaucoup de monde et avait plutôt peur lorsqu’il s’agissait de rencontrer de nouvelles personnes. « L’ER a été pour tous les athlètes le même changement, le même choc. Se rendre compte que tout le monde vit la même chose aide énormément. » La sportive en fauteuil roulant a particulièrement apprécié le fait qu’en tant que para-athlète, elle ait été traitée exactement de la même manière que les autres : « J’ai participé à une marche et à tous les autres exercices. Il n’y avait aucune différence. »

Formation militaire de base et beaucoup de temps pour l’entraînement

L’ER pour sportifs d’élite dure 18 semaines et se compose de trois semaines de formation militaire de base et de 15 semaines d’entraînement spécifique à la discipline sportive en combinaison avec toutes sortes de formations : formation médiatique, formation aux massages, cours d’anglais, entraînement mental ainsi que des informations sur le dopage, l’alimentation et la régénération. Depuis 2021, les athlètes et les para-athlètes sélectionnés effectuent l’ER ensemble.

« L’ER pour sportifs d’élite est aujourd’hui si bien organisée et compatible avec l’entraînement individuel que nous la recommandons à tous les athlètes qui en remplissent les conditions », explique Alessandro Greco, responsable du sport d’élite chez Swiss Tennis. La proximité géographique entre le Centre national de performance (CNP) de Swiss Tennis à Bienne et la base de l’ER pour sportifs d’élite à Macolin est également un atout. Alors que Jakub Paul a en principe sa base d’entraînement au CNP, Nalani Buob (22 ans), de Baar, a également pu s’entraîner à la fédération pendant l’ER : « C’était cool de rencontrer d’autres professionnels du tennis et d’être en contact avec Swiss Tennis. Cela a certainement apporté quelque chose au sport en fauteuil roulant en général et aussi à moi personnellement. »

Alessandro Greco est lui aussi convaincu que l’ER pour sportifs d’élite apporte quelque chose aux jeunes athlètes : « L’ER est une bonne école de vie. Cela correspond exactement à notre philosophie. Le sport offre plus que la victoire et la défaite. Il enseigne des compétences qui vont au-delà du tennis et qui sont utiles pour toute la vie. En prenant conscience de ces qualités, en les encourageant et en les approfondissant, on fait du tennis, ou justement de l’ER, une école de vie. »

L’ER pour sportifs d’élite selon le modèle actuel existe depuis 2004. Après la Bâloise Joanne Züger, qui a suivi l’ER pour sportifs d’élite en 2020, seuls deux autres athlètes de tennis, Nalani Buob et Jakub Paul, ont choisi cette voie. Martin Hochstrasser, Andreas Maurer, Manuel Kost et l’actuel coach national Sven Swinnen ont également suivi l’ER pour sportifs d’élite selon l’ancien modèle.

Et bientôt, le slogan sera : Grosswiler, Wenger, Kym – attention ! L’athlète de tennis en fauteuil roulant Angela Grosswiler (ITF Wheelchair Tennis Ranking 45) rejoindra l’ER pour sportifs d’élite le 17 avril. Damien Wenger (ATP 408) et Jérôme Kym (ATP 435) suivront en automne.