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24 janvier 2025, 14:05

Emilio Sánchez: « Les Suisses doivent profiter de l’avantage d’évoluer à domicile »

Emilio Sánchez a été n°1 mondial en double et a fêté des succès importants en tant que capitaine de l’équipe espagnole de Coupe Davis. Dans cette interview, il partage de beaux souvenirs, analyse le duel à venir contre la Suisse, évoque des évolutions qui le laissent dubitatif et jette un regard sur sa visite au Swiss Tennis Forum de cette année.

Emilio Sánchez (59 ans) faisait partie des meilleurs joueurs de tennis au monde dans les années 1980 et 1990. Il a atteint la 7ᵉ place mondiale en simple et a même été n°1 mondial en double, avec trois tournois du Grand Chelem à son palmarès. Quelques années plus tard, il a été nommé capitaine de l’équipe espagnole de Coupe Davis. Il occupait cette fonction lors de la rencontre de Coupe Davis entre la Suisse et l’Espagne en février 2007 à Genève.

Emilio Sánchez, quels souvenirs gardez-vous de cette rencontre face à la Suisse en 2007?

Cela aurait pu être un duel incroyable avec de grandes stars dans les deux équipes. Mais pour diverses raisons, ni Rafael Nadal, ni Roger Federer, ni Stan Wawrinka n’ont participé à cette rencontre, qui s’est également déroulée juste après l’Open d’Australie. D’autres joueurs ont ainsi eu l’opportunité de briller. Je me souviens que dans le camp suisse, Marco Chiudinelli a joué de manière exceptionnelle et a battu à la fois Fernando Verdasco et David Ferrer. Mais nous avons finalement remporté cette rencontre très serrée 3-2.

L’année suivante, en novembre 2008, vous avez remporté la Coupe Davis avec votre équipe. Que représente ce succès pour vous aujourd’hui?

Énormément! Pour moi, c’était un rêve qui est devenu réalité. J’ai toujours adoré la Coupe Davis et la manière dont nous avons gagné m’a rendu particulièrement fier. Nous sommes allés en Argentine sans Rafael Nadal, ce qui faisait de nous des outsiders face à une équipe qui alignait David Nalbandian et Juan Martin Del Potro, deux joueurs du top 10. Nous n’avions donc rien à perdre, alors qu’ils étaient sous pression à domicile. Le tournant a été le match de double, où Feliciano Lopez et Fernando Verdasco sont parvenus à renverser la partie après avoir été menés. Verdasco a ensuite scellé notre victoire lors du simple qui a suivi.  

C’était la troisième victoire en Coupe Davis pour l’Espagne. Aujourd’hui, votre compteur en affiche déjà six. Quelle importance les Espagnols donnent-ils à cette compétition?

La Coupe Davis a pris une importance considérable en Espagne dès les années 1960. Pour les gens, elle était parfois presque plus importante que les tournois du Grand Chelem et chaque joueur voulait absolument faire partie de l’équipe. Avec le nouveau format, la compétition a toutefois perdu un peu de sa magie chez nous aussi. La phase finale avec des rencontres classiques à domicile et à l’extérieur me manque, tout comme les matchs au meilleur des cinq manches. Malheureusement, cela a eu pour conséquence que les gens ne suivent plus la Coupe Davis comme auparavant. Même ces dernières années, lorsque le finales ont eu lieu chez nous à Malaga, on n’a pas ressenti la même euphorie que par le passé.  

David Ferrer faisait partie de vos joueurs et il est aujourd’hui capitaine de l’équipe espagnole. Que pouvez-vous dire de lui et de son équipe?

David s’est toujours battu avec fierté pour l’Espagne en Coupe Davis, peu importe où nous jouions. Même si nous avions dû aller jouer au Pôle Nord sur de la glace, cela n’aurait rien changé. En tant que capitaine, il doit composer avec le fait que les meilleurs joueurs actuels ont parfois d’autres priorités. Ils ont de grandes équipes qu’ils doivent rémunérer. Or en Coupe Davis, il n’y a pas beaucoup d’argent à gagner, c’est surtout une question d’honneur. C’est pourquoi l’Espagne ne pourra pas compter sur Carlos Alcaraz pour affronter la Suisse, ce qui est une grande perte. Mais les quatre joueurs sélectionnés sont tout de même très compétitifs.

Connaissez-vous bien l’équipe suisse et comment évaluez-vous ses chances contre l’Espagne?

Je sais que la Suisse possède quelques jeunes joueurs à fort potentiel, mais je dois avouer que je ne les connais pas trop. Il sera important pour eux de profiter de l’avantage de jouer à domicile contre l’Espagne. Plus les conditions seront rapides à Bienne, plus les chances des Suisses seront grandes. Quoi qu’il en soit, ils devront se préparer à affronter des Espagnols qui se battront pour chaque point. Ce ne sera donc pas facile. Mais ce sera une rencontre passionnante, où tout peut arriver.  

Vous serez personnellement à Bienne les 8 et 9 mars 2025, en tant qu’intervenant lors du Swiss Tennis Forum. Que souhaitez-vous apporter aux participant.e.s?

Je vais montrer activement aux gens sur le terrain comment nous nous entraînons chez nous, à l’Emilio Sánchez Academy, et en quoi nos méthodes diffèrent de celles des autres. Notamment l’importance du jeu de jambes. C’est la base pour tout en tennis, qu’il s’agisse des aspects physiques, tactiques ou mentaux. Le double aura aussi une place importante dans ma présentation. Mon objectif est que chacun apprenne quelque chose et puisse le mettre en pratique.

Les 1er et 2 février 2025, la Securitas Swiss Davis Cup Team affrontera l'Espagne à domicile lors du premier tour de qualification. Il reste des billets pour cette rencontre.

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