Cela fait longtemps que Heinz Günthardt et ses joueuses n’ont pas pu se présenter devant leur public à domicile. En février 2020, elles ont joué et gagné à Bienne contre de puissantes Canadiennes. Depuis, l’équipe Securitas Suisse a certes disputé trois fois les finales de la Billie Jean King Cup, mais aucune rencontre classique à domicile ou à l’extérieur.

Heinz Günthardt, après plus de quatre ans, votre équipe jouera enfin à nouveau à domicile en avril dans le cadre de la Billie Jean King Cup. Quels souvenirs avez-vous de la dernière rencontre devant votre public ?

Beaucoup de bons souvenirs. C’était la première rencontre où Jil Teichmann était engagée en simple. Elle a très bien joué et gagné contre Leylah Fernandez. Ce point a été très important pour nous, car Fernandez a gagné le lendemain contre Belinda Bencic. L’atmosphère m’a impressionnée tout autant que la performance de Jil. L’arène de Bienne n’étais certes pas pleine, mais les gens nous ont incroyablement bien soutenus.  

Depuis, il s’est passé beaucoup de choses : La finale perdue en 2021, la grande victoire en 2022 et le titre de l’équipe suisse de l’année 2023. Quel regard portez-vous sur ces dernières années couronnées de succès ?

Cela n’aurait sans doute pas pu mieux se passer. Sur le papier, nous n’avons jamais été la meilleure équipe du monde et pourtant, nous avons réussi à nous hisser à la première place du classement mondial. Cela n’a été possible que parce que nos joueuses se sont toujours et encore dépassées. En simple comme en double, elles ont toujours été plus fortes que ce que l’on attendait d’elles. Il n’est certainement pas tout à fait normal qu’une petite nation comme la Suisse soit au sommet de ce sport mondial. Nous devons d’autant plus apprécier et savourer tous ces succès.

Les succès évoqués ont fait que, depuis 2020, la Suisse n’était engagée que lors des finales et qu’elle n’a plus disputer de rencontre classique à domicile ou à l’extérieur. Qu’est-ce qui vous a le plus manqué ?

Sans aucun doute le public ! Il est certes agréable de jouer les finales à Prague, Glasgow ou Séville, mais cela n’a rien à voir avec un match à domicile. Le sel et le poivre de cette compétition ont toujours été, et sont toujours à mon avis, les représentations devant le propre public. C’est là que quelque chose de fondamental a été perdu avec le nouveau mode. Imaginez que nous ayons pu disputer nos finales non pas sur un terrain neutre, mais chez nous, en Suisse.

Maintenant, vous recevez l’équipe de Pologne et donc aussi la numéro 1 mondiale Iga Swiatek à Bienne – un moment fort particulier pour vous et vos joueuses ?  

Absolument ! Et pas seulement pour nous. Cette rencontre sera un vrai régal pour tous les fans de tennis, à ne pas manquer. Après tout, ce n’est pas souvent que la numéro 1 mondial vient jouer en Suisse. Et sur le plan sportif, il n’y a de toute façon pas de plus beau défi que de pouvoir affronter les meilleures joueuses du monde.

Belinda Bencic, la leader de l’équipe, n’est pas disponible pour des raisons connues. Ce n’est pas seulement pour cette raison que les Polonaises partiront favorites de la rencontre. Le soutien des fans suisses dans l’arène sera-t-il d’autant plus important ? 

Sans aucun doute. Les Polonaises sont non seulement très bien placées avec Iga Swiatek, mais leur numéro 2 Magda Linette fait également partie de l’élite mondiale absolue. Sur le papier, nous n’avons donc aucune chance. Heureusement, le papier n’a encore jamais gagné un match de tennis. Nous jouons à domicile et les fans de Bienne feront en sorte que nos joueuses se surpassent une fois de plus. Nous avons souvent prouvé que nous étions meilleures que ce que le classement de nos joueuses laissait supposer. De toute façon, cette compétition a ses propres lois. Lorsque l’on peut se préparer de manière ciblée à un match pendant une semaine, il se crée une dynamique complètement différente de cette du quotidien sur le tour WTA.

Savez-vous déjà quelles joueuses vous allez convoquer pour la rencontre contre la Pologne ?

Je réfléchis constamment à ce sujet. Il s’agit de voir en permanence quelle joueuse est en forme à quel moment. Plus la rencontre de la Billie Jean King Cup se rapproche, plus mes réflexions deviennent concrètes. Une chose est sûre : ces dernières années, nous avions une sorte de base de joueuses qui jouaient régulièrement. Maintenant que Belinda nous manque en tant que leader incontestée de l’équipe, nous allons devoir élargir l’équipe et explorer de nouvelles voies. J’essaie de prendre les décisions finales le plus tard possible afin de pouvoir convoquer les joueuses les plus performantes à ce moment précis.